Pokémon Écarlate : ceci est une révolution (ou pas) !

Qui dit nouvelle génération Pokémon dit nouvel espoir de voir la série évoluer, notamment après un Pokémon Épée et Bouclier un peu trop timide à ce niveau malgré de bonnes idées. Que vaut Pokémon Écarlate et Violet suite au vent de fraicheur inattendu apporté par Légendes Pokémon : Arceus ? C’est parti pour une nouvelle critique en direction de Paldea et son monde ouvert !


Bienvenue à Paldea !

Dès le lancement du jeu, ce dernier commence par une séquence de customisation plus poussée que jamais. Un bon point pour l’immersion ! D’autant plus qu’il est possible de modifier les traits de notre visage par la suite à n’importe quel moment. Après un début calme où nous choisissons notre starter et rencontrons notre rival, nous voici libre d’explorer les premières zones du jeu. Pour avoir pris énormément de plaisir à explorer Hyrule (Zelda BOTW) et Hisui (LPA), se déplacer où l’on veut et interagir avec les Pokémon sauvages visibles autour de nous est un pas en avant plus qu’appréciable. La gestion de la musique va d’ailleurs dans ce sens puisque nous avons droit à des fondus enchainés entre celles des zones, ville et combats. Une bien belle façon d’éliminer un maximum de temps mort.

Toujours au niveau de l’immersion, qu’il est agréable et bien plus naturel de voir nos Pokémon évoluer et éclore dans notre environnement ! Même constat concernant le lancement des combats, que ce soit contre les Pokémon sauvages ou les dresseurs.


Attrapez-les tous !
Pohm nage - Pokémon Écarlate
N’est-il pas mignon mon p’tit Pohm ?

Le Pokédex de Paldea m’a également beaucoup plu. Ce dernier propose 400 Pokémon à capturer, de quoi rester dans la norme des précédents jeux. Je retiendrai surtout l’ajout de 103 nouveaux Pokémon ! Cela fait 10 ans que nous n’avions pas eu droit à un tel agrandissement du bestiaire de la licence. Ayant évité le plus possible les leaks, j’ai pu découvrir de nombreuses nouvelles créatures au cours de mon aventure, de quoi agrandir ma liste de chouchou (coucou Pohm, Carmadura, Courrousinge ou encore Rugit-Lune). Autant il y a beaucoup à redire graphiquement parlant, autant il eut un super travail au niveau de la modélisation des Pokémon et de leurs textures plus travaillées que jamais. Cela participe à les ancrer de leur environnement naturel renforçant, là aussi, l’immersion.

Alors que le rôle de Miraidon et Koraidon intriguait bon nombre de joueurs à travers la communication autour des jeux, je trouve leur intégration et le scénario autour de ces derniers, bon ! Un légendaire ne rejoint pas bêtement notre équipe en début de partie, nous permettant de rouler sur le jeu. Le fait de ne pas connaître leur vraie nature laisse un côté mystérieux m’ayant aidé à apprécier ma monture.

De prime abord, j’avais de légères réticences concernant la collecte des pièces de Mordudor. Finalement, cette dernière se fait naturellement au cours de nos escapades aux quatre coins de Paldea sans prise de tête grâce au cri dudit Pokémon et à ses emplacements peu variés.


Hein ? Les mécaniques de jeu évoluent ?!

Au niveau des mécaniques de jeu, je suis ravi de retrouver un système similaire à celui de LPA concernant l’apprentissage des attaques. Pouvoir assurer la gestion du moveset de nos Pokémon hors combat était un ajout confortable, plus que bienvenu et le retrouver fait partie des bons points de la 9G. Concernant les nouveautés, j’apprécie la fonction « En avant ! », même si je trouve qu’uniquement prendre en compte les types des Pokémon s’affrontant et non pas le type de nos attaques offensives rend ses combats un peu trop mécanique à mon goût. Quoiqu’il en soit, c’est une bonne chose d’avoir introduit un nouveau système passif de gain d’expérience.

Terracruel VS Oniglali - Pokémon Écarlate
J’adore le fait que cet Ursaring, assis, observe mon combat attentivement !

Il est temps de parler de la Téracristallisation. Depuis que la série introduit un nouveau gimmick de combat avec la Méga-Évolution dans X et Y, je peine à apprécier ces ajouts. La Téracristallisation est le premier d’entre eux qui me plaît : j’y vois un intérêt stratégique plus fin et moins bourrin. Entre la gestion du type Téracristal par rapport aux attaques apprises par un Pokémon, le nouveau rapport d’affinité des types que cela crée sans oublier le potentiel ajout d’un troisième STAB, la dimension stratégique de cette fonctionnalité me parle.

D’ailleurs, même si je n’ai fait que quelques dizaines de raids Téracristal, je suis ravi de voir que Game Freak ait peaufiner le concept de raids multijoueur, introduit dans la génération précédente. Le rythme bien plus soutenu, l’intérêt de booster nos statistiques ou encore ne plus à avoir se soucier du taux de capture du Pokémon affronté me donne envie d’entrainer quelques Pokémon spécialement conçus pour les raids !


Voici ce que j’avais à dire sur ce qui m’avait marqué positivement en ce début de neuvième génération. Voici le moment de rentrer en détails sur ce qui m’aura déplu.

C’est une triste réalité qui se révèle de plus en plus alarmante avec le temps mais les jeux Pokémon sont de moins en moins bons graphiquement et techniquement. Écarlate et Violet ne dérogeront pas à ce constat. Je pense que tout a été dit à ce sujet donc je ne compte pas m’y attarder. Néanmoins, j’ai toujours en tête ce sentiment de frustration lors des combats menés au Lac Asrol tant les chutes de FPS sont particulièrement violentes, ainsi que les difficultés qu’a le jeu à ouvrir le PC (dommage qu’il ne soit plus possible de relâcher plusieurs Pokémon en une seule fois).


Explorer, oui mais à quel prix ?
Plaine avec Pokémon - Pokémon Écarlate
Faites comme si je n’étais pas là chers amis !

Je disais plus haut avoir adoré explorer Paldea. Si je n’ai pas menti sur mon ressenti, je trouve tout de même la région cruellement vide. Je n’arrive pas à m’empêcher de penser que Game Freak a créé un open-world sans réellement réussir à adapter la série à ce type de jeu. Malgré le fait que l’exploration soit libre, j’ai le sentiment que la progression signature de la série « route-ville-arène » est toujours (trop) présente. En dehors de cette routine, explorer cette région déserte ne révolutionne pas vraiment la série à mon sens. J’ai cru comprendre que les différents cours apportaient des informations au sujet de la région. Aurais-je dû y passer plus de temps pour mieux appréhender la région ? En tout cas, la perspective d’enchainer des dizaines de boîtes de dialogues ne me fait pas rêver.

Dans Breath of the Wild, le fait de se balader dans un Hyrule relativement vide s’explique par le fait que le monde fut détruit par Ganon 100 ans auparavant et explorer permet de se rendre compte de l’étendue des dégâts, tout en en apprenant plus sur les événements passés. Dans LPA, les zones explorées sont sauvages car la plupart des habitants vivent à Rusti-Cité par peur des Pokémon à cause du manque de connaissance à leur sujet. Dans EV, il n’y a aucun élément clair permettant de contextualiser notre aventure.


Le fait de croiser, en trop grande majorité, des élèves de l’académie m’a donné l’impression que tout le fonctionnement de la région tournait autour de cette dernière, ce qui nuit à mon immersion, ayant le sentiment que notre statut d’élève est la seule raison légitime de pouvoir parcourir la région. C’est un reproche que je fais à la série depuis un moment mais le fait d’être dans un open-world l’accentue.

De plus, le jeu n’étant pas équilibré correctement, s’aventurer dans Paldea, sans tenir compte des objectifs principaux, a eu un impact sur ma partie. Étant parti à l’aventure en affrontant la plupart des Pokémon se dressant sur mon chemin (ce qui est d’autant plus rapide avec « En avant ! ») et en ramassant la majorité des objets que je trouvais, je me suis rapidement retrouvé avec plusieurs niveaux d’avance et avec une tonne d’objets de soin et autres balls. De toute ma partie, je n’aurais jamais eu besoin d’acheter le moindre objet tant il est très facile de faire un stock conséquent de Poké Ball et de Potions.


Nettoyage de Koraidon - Pokémon Écarlate
Toiletter ses Pokémon est aussi inutile que ridiculement drôle !

Pour en finir avec l’exploration, j’ai été déçu de la forme de Vol de Koraidon. Je trouve dommage de le voir planer en ligne droite si peu de temps avant de plonger trop rapidement vers le sol. Là encore, les possibilités de Gueriaigle d’Hisui dans LPA me semble bien plus cohérente, quitte à rendre nos sessions aériennes limitées. D’autant plus que l’introduction du jeu nous montre Koraidon voler à toute vitesse à travers une partie de Paldea. Par ailleurs, ce n’est qu’un détail, mais j’ai beaucoup de mal avec l’animation de saut de notre mouture trop rigide pour paraître naturelle.

D’ailleurs, je trouve très surprenant qu’il soit possible d’effectuer de grandes chutes dans le vide sans que cela ai la moindre conséquence, lorsque nous sommes à dos de Koraidon. L’un des buts du jeu est justement d’aider le Pokémon à reprendre des forces donc le voir chuter de plusieurs mètres et atterrir comme si de rien n’était, m’intrigue.


Une aventure faussement personnalisable

Ensuite, je suis déçu puisqu’avoir trois quêtes principales à faire tout en ayant un accès libre à la quasi-totalité de la région dès le début du jeu promettait à chaque joueur de pouvoir écrire sa propre histoire. Cela me rappelait également les intrigues de l’animé : si généralement les différentes saisons tournent autour de la quête des badges de Sacha en guise de fil rouge, de nombreuses histoires secondaires sont régulièrement mise en avant, le temps d’un ou plusieurs épisodes. Malheureusement, dans les faits, la 9G retombe à nouveau dans les mêmes soucis d’équilibrage dont souffre la série depuis trop longtemps.

Je compris très vite que la difficulté des défis principaux ne s’adaptait pas à mes péripéties (un comble pour un jeu prônant l’exploration), me forçant, implicitement, à réaliser les trois quêtes dans un ordre pré-défini pour un minimum de challenge. Pour donner un exemple, je suis retrouvé à gagner mon quatrième badge dans l’arène de Cuencia qui est pensé pour être la seconde que nous visitons. A partir de ce moment là, j’aurais passé la plupart du reste du jeu à battre sans presque aucune résistance mes adversaires. Dès lors, quel intérêt de proposer un open-world si un chemin précis est implicitement prévu pour l’aventure principale ?


Une région peu inspirée

Je ne saurais expliquer pourquoi le nom des zones sauvages m’a gêné. Pourtant « Zone Sud n°1 » n’est pas moins simpliste que les routes numérotées de la plupart des autres régions. C’est peut-être dû aux musiques du jeu que je ne trouve pas mauvaises en soi mais hormis celle de la Zone Zéro (et encore pas forcément pour de bonnes raisons, j’y reviendrais plus tard), presqu’aucune ne m’a vraiment marqué. Dans l’ensemble, je les trouve relativement répétitives et peu variées.

Le fait de n’avoir qu’une musique par grande zone, avec de multiples variations en fonction des combats ou de si nous chevauchons notre monture, m’a lassé des compositions faites pour le jeu. Je les trouve également moins inspirées que d’habitude, ce qui renforce ce manque d’identité de Paldea que j’abordais précédemment. A mon sens, de nombreuses musiques auraient eu leur place dans Pokémon Soleil et Lune ainsi que dans Épée et Bouclier. Mention spéciale à celle entendue lors des combats d’arène. En deuxième partie, nous retrouvons des chants de supporters, à l’instar du thème correspondant de la huitième génération. Seulement, je trouve que l’effet « spectacle » ne fonctionne pas, contrairement à l’ambiance suggérée des stades de Galar.


VS Lucien l'Étudiant - Pokémon Écarlate
T’es sûr que tu es un Étudiant ?!

Dans le même esprit, je n’ai jamais pris aussi peu de plaisir à explorer les différentes villes. Il n’est pas possible de parler à la plupart des PNJ, il n’y a presque aucun bâtiment dans lequel nous pouvons rentrer et lorsque c’est possible, il s’agit d’une boutique ou plutôt d’un drive puisque nous sommes sobrement accueilli par un fond coloré afin d’acheter majoritairement de la nourriture pour les sandwich ou des habits pour la customisation. Leur intérêt principal réside finalement dans leur arène respective. Ce manque flagrant de vie rajouté à la superficie des communes relativement peu importante me fait penser à Rhode et ses localités perdues au milieu du désert. A la différence que celles de Colosseum et XD semblaient bien plus vivantes bien entendu.

Quitte à rester sur la géographie de la région, je trouve dommage que les zones maritimes n’aient pas été plus développées. Il y a certes des plages mais finalement très peu d’îles au large des terres. Je pense qu’il y avait moyen de développer, comme d’habitude, les très grandes zones aquatiques qui n’apportent donc pas grand chose en terme d’exploration brut.


C’est un détail plus qu’anecdotique mais je ne comprends pas l’intérêt de la course de glisse en tant que mini-jeu tant son gameplay est à revoir. Elle ne serait apparue qu’à l’épreuve de l’arène du Mont Nappé, cela aurait été tristement drôle donc je ne comprends pas l’utilité d’en avoir fait une activité accessible librement.

Je finirai cette partie par aborder quelques points sur le lore. Ce ne sont que des détails mais j’aurais bien voulu connaître l’équipe originelle de Manzi qui lui permi de devenir Maître, équipe qu’elle n’utilise à aucun moment. Par ailleurs, il semble que les Master Ball soient désormais fabriquées en série puisque l’IA du Professeur en possède six et qu’il s’agit d’un cadeau que Clavel possède en plusieurs exemplaires. Cela fait bizarre quand je repense à son rôle dans l’intrigue de Pokémon Rouge et Bleu, à l’époque où il n’en existait qu’une seule.


Trois quêtes pour trois fois plus de plaisir ?

Concernant les scénarios du jeu, mon préféré reste sans conteste « Un parfum de légende ». L’histoire de Pepper est à la fois simple à comprendre (difficile de perdre le fil si nous n’enchainons pas les combats contre les Dominants) et aussi touchante grâce à sa relation avec Dogrino.


À l’inverse, « ★ Objectif Stardust ★ » est celui auquel j’ai le moins accroché. Si la thématique du harcèlement scolaire est intéressante, je n’ai pas réussi à ressentir la moindre compassion envers Pania et les boss de chaque équipe car je les trouve très mal développés. Ce n’est pas après les avoir battu et via quelques courtes cinématiques, hors contexte sur le moment, que je vais m’attacher à de nouveaux personnages. Tout se joue sur le suspens de l’identité de Cassiopée et des réelles motivations de la Team Star mais j’ai trouvé que les révélations arrivaient bien trop tard.


Concernant « La Voie du Maître », je n’ai rien à dire de particulier sur les champions. Comme d’habitude, ils ont leur caractère bien à eux et leurs épreuves préliminaires sont dans la veine de ce dont nous sommes habitués. En revanche, je ne comprends pas pourquoi la Ligue Pokémon est aussi bâclée. Deux des quatre membres ont un autre rôle dans l’histoire dont Okuba qui est également champion d’arène. Je trouve dommage que le jeu n’ai pas de Conseil des 4 présentant quatre dresseurs totalement inédits.

Pepper nourri Dogrino - Pokémon Écarlate
Comment rester insensible à l’histoire de Pepper?

Puis, juste avant d’affronter Alisma, Cayenn soigne notre équipe. Je sais que les jeux Pokémon ne sont pas difficiles mais ça devient triste si, même à ce stade de l’aventure, le joueur est pris par la main. D’autant plus que la Ligue de Paldea n’est pas excessivement difficile. Malgré ses nombreux défauts, la Ligue de Diamant Étincelant et Perle Scintillante proposait un minimum de challenge en proposant un peu de stratégie.

Tout cela pour arriver au constat final : la Ligue devient inaccessible en post-game, une première dans la série. Tout comme il n’est plus possible d’affronter les champions d’arène, hormis dans le cadre de l’inspection, toujours après être devenu Maître. Autant ce n’est pas quelque chose de systématique dans la série, autant cela aurait été le bienvenu et donc un manque de plus.


Concernant « Retour aux sources », j’ai beaucoup aimé comme tant d’autres cette quête scénaristiquement parlant. En revanche, j’ai ressenti la même chose qu’avec Épée et Bouclier et sa gestion du scénario bancale. C’est à dire que le jeu propose des morceaux de scénario tout au long du jeu avant de conclure sur un segment très fortement scénarisé. Même si cela s’explique dans le cas de la 9G puisqu’il s’agit d’un open-world, j’ai du mal avec cette façon de faire. D’autant plus que la descente au fond de la Zone Zéro m’a paru interminable après avoir chevauché Koraidon pendant des heures. Même si la musique du lieu m’a plu, elle m’a rapidement insupporté.

En avant pour la Zone Zéro ! - Pokémon Écarlate
« Ne partez pas sans moi ! »

Si l’absence de doublage se sera fait ressentir à divers moments du jeu, cette première exploration dans le Cratère de Paldea est certainement le moment qui en aurait eu le plus besoin : les dialogues avec nos alliés étant intéressants, il est donc logique de lire les sous-titres… et de potentiellement rentrer par inadvertance dans des Pokémon sauvages, coupant le rythme déjà bien trop long de cette exploration ! Heureusement que toute la partie finale du scénario est bien plus intense, épique et relativement sombre ! Clairement, dans un jeu aussi mou scénaristiquement pendant sa majeure partie, je ne m’attendais pas à l’annonce de la mort d’un personnage récurrent. Cette noirceur apportée est aussi appréciable qu’inattendue.

Concernant les Pokémon paradoxes, j’ai du mal à considérer Koraidon et Miraidon comme des légendaires au sens strict du terme. Un peu comme les Ultra Chimères qui sont considérés à part des légendaires classiques. Si seulement deux membres de leur espèce respective peuvent être rencontrés à Paldea, il ne me semble pas que le jeu précise si ce sont les seuls représentants de cette dernière. Le fait que Motorizard corresponde à leur forme du présent va, d’ailleurs, dans le sens d’une rareté toute relative. Je les vois plus que comme des paradoxes plus puissants que les autres. Ce n’est pas un reproche en soi mais je trouve que cela met un peu plus en avant le manque de légendes au sujet de la région, en dehors des trésors du fléau, puisque j’ai l’impression qu’à leur époque respective, les paradoxes sont des Pokémon lambda.


Des fonctionnalités pas toujours optimisées

J’ai vais maintenant aborder d’autres fonctionnalités du jeu. Pour commencer, je n’ai jamais fabriqué de sandwich. D’un parce que l’une de ses utilités principales concerne le shinyhunting que je ne pratique généralement pas avant d’avoir fini un jeu Pokémon. De deux parce que j’en ai trop entendu parler pendant mon aventure. Entre les dresseurs faisant une pause au bord de la route qui nous donnent des ingrédients, la majorité des boutiques spécialisées dans ces derniers et les ingrédients donnés régulièrement en tant que récompenses, j’ai eu l’impression qu’on me forçait la main pour que je tente d’en faire à mon tour, ce qui m’en a plus dégouté qu’autre chose pour le moment.

Ensuite, l’absence de fonctions de tri dans le Pokédex m’aura manqué à plusieurs occasions lorsque je cherchais un nouveau Pokémon bien précis. Étrange d’avoir ce genre d’absence quant il s’agit d’une fonctionnalité disponible depuis la seconde génération.

Selfie avec Mordudor - Pokémon Écarlate
« Un visiteur… venu d’ailleurs… OOOOOH »

Si l’ajout d’une mini-carte sur l’interface de jeu est un ajout que j’apprécie, j’aurais également voulu que la gestion de la carte soit plus souple : je trouve qu’il manque plusieurs niveaux de zoom pour pouvoir l’appréhender comme il se doit. L’idéal aurait été un système de zoom « libre » plutôt que des paliers, histoire que chacun puisse avoir l’affichage qui lui convient.

Écarlate et Violet hérite d’un défaut de Légendes Pokémon : son système de lock. Très souvent, j’ai eu des difficultés à verrouiller un Pokémon sauvage, pensant par moment que je n’étais pas assez près de ce dernier avant de réaliser que ce système n’était tout simplement pas optimal.

Ces jeux possèdent un défaut présent depuis les DLC de EB : le Pokémon qui nous suit sera à la traine et rentrera automatiquement dans sa Ball. Je ne comprends pas pourquoi cette fonctionnalité, que j’aimais dans HGSS, revient régulièrement alors qu’elle n’est pas au point à chaque nouvelle tentative. Dans LPA, Game Freak avait eu le bon goût de ne pas proposer cette feature. Son retour dans ces conditions est d’autant plus surprenant et j’espère qu’elle sera définitivement aux abonnés absents si c’est pour s’apercevoir que nous distançons notre compagnon de poche aussi facilement.

J’aurais cité ce point précédemment mais si la customisation est bien de retour, son système est désormais bancal. Désormais, l’un des quatre uniforme de l’école est obligatoire dans tout Paldea, rendant la customisation relativement discrète et à l’intérêt limité. L’idéal aurait été de restreindre cette obligation à l’enceinte de l’école, à l’instar des combats d’arène de Galar qui imposait le port de notre maillot. Dommage de proposer autant de choix concernant le physique de notre personnage si tous les joueurs se ressemblent, ou presque, au niveau de leurs habits.


J’en viens au fameux mode multijoueur, promettant à plusieurs joueurs de pouvoir vivre leur aventure ensemble. Sur le papier, difficile de ne pas penser à l’animé, de quoi personnaliser un peu plus notre aventure. Seulement, à l’instar du fait de proposer un open-world, les jeux ne sont pas réellement optimisés pour une expérience à plusieurs. Il est bien sûr possible d’effectuer de longs trajets à plusieurs et se partager les Pokémon sauvages (pratique pour les exclusivités à chaque version même si cela brise le concept même des échanges mais moins dans le cadre d’une rencontre avec un Pokémon chromatique).

Cependant, pour les différentes intrigues, vous serez seul ! Il est toujours possible de faire des échanges, des combats ou participer aux raids de nos amis mais ce n’est en rien une exclusivité du Club Union. C’est normal puisque l’expérience offerte par la licence Pokémon est majoritairement pensée pour une seule personne et la transposer bêtement dans un monde ouvert n’y changera rien.


En parlant de chromatique, il est temps d’aborder l’un de mes plus gros points noirs de la 9G : le shinyhunting ! Il y a toujours eu des choses qui m’ont déplu à ce niveau depuis que Pokémon est passé sur Switch mais Écarlate et Violet nous propose un joli retour en arrière en… supprimant l’apparition des étoiles et le bruitage associé quand un shiny apparaît autour de nous ! Let’s Go proposait des étoiles en continu et Légendes des étoiles et un bruitage. Dans Écarlate et Violet, à moins d’avoir un oeil particulièrement aiguisé, de nombreux chromatiques seront ratés, mention spéciale aux daltoniens.

Tiboudet shiny, étoiles 9G - Pokémon Écarlate
Trouver des shiny n’a jamais été aussi rapide grâce à l’open-world.

Ce ne seront pas les seuls à être concernés car dans les faits, il y a tellement de Pokémon qui apparaissent qu’il est techniquement impossible de tous les vérifier, du fait que nous soyons dans un open-world (ce n’est pas pour rien que j’ai cité la solution proposée par LPA plutôt). Mon premier chromatique fut un Psykokwak trouvé par hasard. Je l’ai vu en décidant, au dernier moment, de me retourner. En clair, je l’aurais raté si j’avais continué dans ma lancée.

De plus, entre les effets de lumière et la taille de certains Pokémon, il peut être parfois difficile de ne pas être dupé par la couleur d’un d’entre eux à cause d’un rayon de soleil ou d’un manque d’éclairage. Seulement, la shasse pourrait être plus agréable si l’ensemble des Pokémon présents à Paldea avait une colorimétrie chromatique bien différente. Sans parler du fait qu’il y a une centaine de nouveaux Pokémon dont la forme shiny nous est inconnue dans un premier temps.

À ce niveau, certaines anciennes comme nouvelles créatures se feront une joie de ne proposer que des légèrement variations de couleurs. Concernant les nouveaux Pokémon, la palme revient aux familles de Compagnol, Charbambin et Forgerette qui assurent des différences de couleur minimes. Heureusement qu’un Pokémon envoyé via « En avant ! » refusera de combattre un chromatique sauvage, ce qui pourra fait office d’alerte pour les joueurs. C’est toujours mieux que rien.


Bilan

En conclusion, je pense que Game Freak s’est attaqué à un trop grand projet en voulant développer un jeu Pokémon open-world. Cela se ressent que la licence n’est pas prévue pour ce type de jeu à la base. Plusieurs fonctionnalités ont été transposées sans être réellement adaptées quand d’autres ont été ajoutées sans avoir une réelle pertinence. Avec Légendes Pokémon, la formule avait justement été bien modifiée en proposant plusieurs grandes zones autour d’un hub principal. LPA peut paraître moins ambitieux et n’est d’ailleurs pas exempt de défaut mais son gameplay fonctionne bien mieux à mon sens.

Pour autant, je ne pense pas que Pokémon et open-world soient incompatibles (ni que ce soit la direction ultime à suivre) mais ça demande un gros travail d’adaptation, à la manière de Breath of the Wild. Plus le temps passe et plus les quelques trois ans de développement ne suffisent plus à l’élaboration d’un jeu Pokémon. Espérons que l’expérience acquise sur Écarlate et Violet pourra servir par la suite afin d’avoir de futurs jeux mieux finis à tout point de vue.

Quand on s’aperçoit du succès des jeux Pokémon au fil du temps, ce ne serait pas un gros risque que de proposer une expérience différente, peut-être un peu moins ambitieuse mais avec de meilleures finitions. Du reste, je pense que LPA reste la meilleure expérience Pokémon actuelle grâce au renouvellement du gameplay et de ses fonctionnalités proposées, ce dont n’aura hérité EV qu’en partie.

Bref, Pokémon Écarlate ce n’est clairement pas un coup de coeur, même si j’aurais passé quelques bons moments dessus. Je n’ai plus qu’à croiser les doigts pour que le futur de la série soit un peu plus rayonnant à mon goût.

Menzi battue - Pokémon Écarlate
À charge de revanche Menzi !

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