Pokémon Donjon Mystère : Équipe de Secours DX
Lorsque le remake de Pokémon Donjon Mystère fut annoncé, les réactions furent diverses. Certains étaient bien entendu heureux de voir débarquer la série sur Switch quand d’autres souhaitaient un nouvel épisode. Sans oublier l’indémodable « j’attendais le remake de Diamant et Perle » .
En ce qui me concerne, j’ai vu là une occasion de donner une seconde chance à la série. Avant de commencer cette critique, il faut que j’aborde mon rapport avec « Donjon Mystère ». Comme de nombreux joueurs, je rejoignais en 2006 une « Équipe de Secours Bleue » , intrigué par ce concept inédit pour la licence Pokémon. Je me souviens avoir trouvé le jeu assez difficile et m’être énormément entrainé afin de venir à bout de Rayquaza et à fortiori, du scénario. Puis, la difficulté de certains donjons du post-game avait eu raison de ma patience.
Ensuite, j’ai un vague souvenir d’avoir rejoint les « Explorateurs du Temps » avant qu’une défaite en début de partie me fasse à nouveau abandonner. Enfin, dernier bond dans le temps où je décidai de retenter ma chance en traversant les « Portes de l’Infini » . Il me semble avoir joué jusqu’à atteindre l’une des dernières zones du scénario avant de lâcher prise.
C’est donc avec un passif relativement chaotique et confus que je repris la route vers le monde des Pokémon avec Pokémon Donjon Mystère : Équipe de Secours DX.
Grâce à la démo, dans un premier temps, je retrouve rapidement mes marques grâce à mes lointains souvenirs et aux musiques remasterisées. J’avoue avoir tout d’abord cru que les morceaux originaux avaient été bêtement ré-utilisés avant que je fasse une rapide comparaison avec ces derniers sur Youtube. Dans les grandes lignes, il s’agit bien des mêmes morceaux, les limitations sonores de la GBA/DS en moins. Un parti-pris plutôt sympathique évitant aux plus nostalgiques d’être éventuellement déçus face à des reprises pouvant déplaire.
Autre point non négligeable : adieu les sprites et autres textures 2D et bonjour à une 3D simpliste mais plutôt mignonette. Là encore, tout est une question de goût, mais j’ai trouvé que le côté « dessin crayonné » collait parfaitement au jeu. Je pense également que ce dernier ne trahit pas le style des épisodes orignaux puisque le tout reste très coloré.
C’est donc parti pour des heures de farm à enchainer les donjons pour recruter de nouveaux Pokémon afin de pouvoir en explorer toujours plus, que ce soit dans les profondeurs de la terre ou des océans, en passant par des forêts enneigées jusqu’au sommet d’un volcan !
Je pense que ce qui est très important de préciser pour les non-connaisseurs, c’est que nous avons beau retrouver un univers aux couleurs chatoyantes dans lequel nous enchainons les combats au tour par tour, ce n’est pas pour autant que le Poké-fan lambda s’y retrouvera. Spin-off oblige, les règles sont bien différentes des jeux classiques. Et je ne serais pas étonné que de nombreux joueurs lui reprochent d’être très répétitif et se sentent limités dans leurs possibilités, notamment à cause des déplacements case-par-case dans les donjons.
C’est un genre de jeu bien spécifique où le gameplay cache une profondeur qui ne se révèle qu’aux plus curieux. Même si le jeu possède un scénario, je pense que ce dernier est avant tout un prétexte pour nous immerger en douceur dans son univers. Les possibilités sont en effet bien plus nombreuses une fois ce dernier bouclé. D’ailleurs, tout comme dans l’original, la difficulté s’accentue en post-game puisque nous débloquons l’accès à des donjons bien plus longs à explorer, regorgeant de Pokémon plus puissants.
J’ai vraiment ressenti cette « évolution » comme un message envoyé par le jeu qui me dirait « tu as compris comment ça fonctionne, maintenant applique ! » Sachant qu’entre obtenir le grade ultime, recruter tous les Pokémon et notamment les shiny présents, il y a de quoi faire.
Ces deux derniers points méritent que je m’y attarde. Non content des Pokémon des 386 créatures présentes dans les jeux d’origines, Spike Chunsoft a eu le bon goût d’introduire les différentes évolutions et pré-évolutions des Pokémon initialement présents ou encore le type Fée. De quoi améliorer quelque peu l’équilibrage général.
Comme dit plus haut, les shiny sont présents dans ce remake ! Bien entendu, leur recrutement est bien plus difficile que les autres Pokémon. Heureusement qu’il existe plusieurs techniques pour gonfler nos chances. Cependant, je regrette que nous n’ayons pas d’informations concrètes à ce sujet. J’aurais, par exemple, aimé connaître le pourcentage de chance de recrutement de chaque Pokémon ainsi que le bonus lié à l’utilisation du Ruban Ami, de Faux-Chage ou des capacicools « Fière Equipe » et « Fier Hôte ». J’espère que dans quelques temps, le data mining saura nous apporter quelques éclaircissements et que, contrairement à Let’s Go, ce type de données statistiques ne reste pas un mystère.
J’apprécie également la possibilité de pouvoir changer de meneur et d’équipe, et ce même avant la fin du scénario, le fait d’être soigné automatiquement juste avant les combats de boss et surtout que nos Pokémon présents aux différents camps de secourisme gagnent de l’expérience. Ces quelques apports ne rendent en rien le jeu plus facile, mais le rend plus accessible. Il est ainsi possible de partir en mission avec une équipe composée de n’importe quels Pokémon précédemment recrutés. Pratique si, par exemple, vous souhaitez farmer le Mont Ardent (composé essentiellement de Pokémon Feu) et que l’un de vos starters est de type Plante. Cerise sur le gâteau, ce dernier n’aura pas de niveaux de retard grâce au partage d’expérience entre tous nos Pokémon recrutés qui est, là encore, une bonne chose dans un jeu où le farm est omni-présent.
Concernant les combats de boss, ne pas à avoir soigner son équipe en amont du combat permet d’économiser de précieux objets. Etant donné qu’ils représentent les combats les plus ardus du jeu, il s’agit là d’un confort plus qu’appréciable.
Tout ça pour dire que ces nouvelles features contribuent à fluidifier le gameplay du titre, déjà bien assez exigeant. Malheureusement, hormis ce genre de détail, je n’ai que de très vagues souvenirs de mon aventure initiale et je ne pourrais donc pousser la comparaison plus loin.
Je pense que le premier épisode de Pokémon Donjon Mystère était déjà un bon jeu à l’époque et que ce remake l’est tout autant. Sachant que pour peu que nous adhérions aux rogue-like, le jeu a de quoi nous tenir en haleine des dizaines d’heures. J’ai personnellement bouclé le scénario en un peu moins de 26h. Encore une fois, le jeu prend tout son intérêt une fois ce dernier terminé. Il me reste donc encore quelques dizaines d’heures de jeu avant d’en voir véritablement le bout.
De plus, Spike Chunsoft a su trouver le parfait équilibre entre difficulté et accessibilité pour nous proposer un jeu s’adressant au plus grand nombre tout en proposant du challenge. C’est donc un très bon jeu que s’offre la Nintendo Switch. Et si je ne serais pas étonné que le studio japonais nous propose dans quelques temps un remake des « Explorateurs du Ciel » , j’espère que Pokémon Donjon Mystère : Équipe de Secours DX permettra, par la suite, le développement d’un tout nouvel épisode exclusif à la console hybride. Sur ce je vous laisse, Bekipan vient de m’apporter de nouvelles missions de sauvetage !